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Retour25 juin 2024
Rédaction La Revue - redactionlarevue@medialo.ca
Les Patates Turcot inc. | Conclusions de l’enquête sur le décès de décembre dernier
Le 20 juin dernier, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a rendu publique les conclusions de son enquête sur l’accident du 28 décembre dernier ayant coûté la vie à un travailleur de l’entreprise Les Patates Turcot inc., à Saint-Lin-Laurentides.
On apprend dans le rapport d’enquête que le jour de l’accident, le travailleur était seul dans un bâtiment isolé situé à l’arrière de l’usine de production de l’entreprise. Il effectuait le traitement de l’eau d’un bassin contenant, entre autres, des matières organiques. Un second bassin comprenant des boues se trouvait à proximité.
Au moment où l’aérateur de ce deuxième bassin a été remis en fonction, après deux mois d’arrêt dus à des réparations, le travailleur a été exposé au sulfure d’hydrogène (H2S), un gaz très dangereux, qui s’était formé et accumulé à l’intérieur. Un de ses collègues l’a retrouvé inconscient plusieurs heures plus tard sur la mezzanine, tout près du bassin. Le travailleur a été transporté à l’hôpital et y est décédé, un mois plus tard.
Causes de l’accident
Deux causes permettant d’expliquer l’accident ont été retenues par la CNESST à la suite de son enquête :
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La digestion microbienne anaérobique des matières organiques dans le bassin de traitement des boues, attribuable à l’arrêt de l’aérateur pendant environ deux mois, a généré une concentration de sulfure d’hydrogène (H2S) supérieure à 500 ppm, laquelle fut libérée lors de la remise en marche de l’aérateur, intoxiquant le travailleur se trouvant à proximité des deux bassins lors de travaux de traitement de l’eau.
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La méthode de travail était déficiente et a fait en sorte que le travailleur s’est retrouvé exposé à une atmosphère dangereuse alors qu’il effectuait ses tâches.
©Photo gracieuseté - CNESST
La CNESST a dévoilé les conclusions de son enquête à la suite du décès d’un travailleur de l’entreprise Les Patates Turcot inc. survenu en décembre dernier.
À la suite de l’accident, l’accès au bâtiment servant au traitement de l’eau aurait été interdit par la CNESST. Elle aurait par ailleurs exigé à l’entreprise Les Patates Turcot inc. des modifications à l’emplacement du commutateur de mise en marche de l’extracteur pour en sécuriser l’accès.
Elle aurait aussi exigé l’élaboration et la mise en place d’une procédure sécuritaire de travail pour détecter la présence de sulfure d’hydrogène (H2S), en plus d’exiger la formation et la supervision des travailleurs à ladite procédure. L’employeur se serait conformé à ces exigences.
Éviter un accident
Afin de prévenir les risques d’intoxication aux gaz dangereux, la CNESST a pris soin de rappeler que des solutions existent, notamment :
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s’assurer que les équipements en place soient opérationnels de façon à éviter la formation de gaz dangereux;
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s’assurer d’avoir un moyen d’identifier et de mesurer les gaz dangereux tel que le port ou l’installation d’un détecteur de gaz;
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maintenir une ventilation fonctionnelle pour évacuer les contaminants à l’extérieur, dont les gaz dangereux;
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former les travailleurs et les informer des mesures à prendre lors d’un risque d’exposition à des gaz dangereux.
Par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs. Il a également l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.
Suivis de l’enquête
Pour que leurs membres en soient informés, la CNESST transmettra les conclusions de son enquête aux gestionnaires de mutuelles ainsi qu’aux regroupements suivants :
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Les associations sectorielles paritaires;
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L’Association des entreprises spécialisées en eau du Québec au sein de Réseau Environnement;
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La Fédération des producteurs de pommes de terre du Québec;
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Le regroupement Propur;
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L’Union des producteurs agricoles;
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L’Association canadienne de sécurité agricole;
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Le Conseil de la transformation alimentaire du Québec.
Le rapport d’enquête sera diffusé dans les établissements de formation offrant les programmes d’études Diplôme d’études collégiales (DEC) Technologie de l’eau, Diplôme d’études professionnelles (DEP) Conduite de procédés de traitement de l’eau et Attestation d’études collégiales (AEC) Formation gestion et assainissement des eaux, afin de sensibiliser les futurs travailleurs.
Il est possible de consulter le rapport d’enquête complet sur le site web de la CNESST.
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