Société
Retour23 janvier 2023
Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca
Indice de littératie : l’écart persiste entre le Nord et le Sud
Alphabétisation

©Photo archives
Malgré une amélioration partout dans la région, la cadence de rattrapage est jugée insuffisante.
La Fondation pour l’alphabétisation dévoilait dans les derniers jours la mise à jour de son étude sur l’indice de littératie dans les régions et MRC du Québec. Si la situation s’est améliorée partout au Québec, la Fondation estime toutefois que la cadence de rattrapage est moins rapide que prévu et surtout insuffisante. Dans Lanaudière, l’important écart entre les MRC du nord et celles du sud, en périphérie de Montréal, persiste.
Afin d’établir le niveau de littératie des communautés, l’auteur de l’étude, l’économiste Pierre Langlois, se rapporte au Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA). Les chiffres relatés dans son étude représentent la proportion d’une population qui n’atteint pas le niveau 3 de l’échelle du PEICA. Le niveau 3 correspondant à la capacité de comprendre des textes plus longs et denses, puis à interpréter correctement le sens ou encore, à effectuer des liens adéquats entre les différentes idées qu’il contient.
Les plus récentes données compilées en 2021 plaçaient 55,9 % des citoyens de la région Lanaudière sous cette barre; une amélioration de 1,2 % par rapport à 2016. Cette note globale place la région au niveau d’alerte jaune, soit le second palier d’une échelle à quatre niveaux. Cependant, lorsqu’on compare les MRC du nord à celles du sud et du centre, l’écart est alarmant. Alors que la MRC de L’Assomption fait bonne figure avec un indice de 53,7% la plaçant au niveau vert, la MRC de Montcalm se classe au rouge avec 60,3% de sa population sous le niveau 3 du PEICA. Malgré sa mauvaise note au bulletin, cette dernière s’est relevée de près de deux points de pourcentage par rapport à 2016.
Pour leur part, les MRC Les Moulins et Joliette demeurent dans la moyenne québécoise, tandis que les MRC de Matawinie et D’Autray demeurent au orange, malgré des améliorations marquées.
Accès à l’éducation
Parmi les causes potentielles menant à ces résultats, l’auteur de l’étude observe l’avantage évident dont bénéficie la région de Montréal et ses périphéries avec la présence de pôles universitaires. En plus du taux de diplomation significativement moins élevé, la pénurie de main-d’œuvre entraînant une entrée précoce sur le marché du travail et le vieillissement de la population sont identifiés comme des facteurs limitant la croissance du profil scolaire dans plusieurs MRC éloignées des grands centres.
« Il est primordial de passer en mode solution », alerte André Huberdeau, président du conseil d’administration de la Fondation pour l’alphabétisation. Parmi les pistes suggérées, notons l’encouragement à la fréquentation collégiale en région, l’amélioration du profil de littératie des élèves des écoles de métiers et des centres professionnels et la mise en place d’une stratégie nationale de formation continue en milieu de travail.
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