Justice
Retour07 mars 2018
L'ex-maire de Saint-Roch-de-l'Achigan est acquitté
Il était accusé d'agression sexuelle et de grossière indécence sur une adolescente qui venait garder ses enfants
©Photo L'Action - Geneviève Geoffroy
JUSTICE. L'ex-maire de Saint-Roch-de-l'Achigan a été acquitté, le 7 mars, d'agression sexuelle et de grossière indécence envers une adolescente qui venait garder ses enfants dans les années 1980.
Après deux jours de procès, le juge Bruno Leclerc a rendu son verdict aussitôt les témoignages et les plaidoiries des avocats terminés.
Tour nié
Même s'il a estimé que la victime alléguée de Georges Locas avait rendu un témoignage fiable et qu'il a eu l'impression qu'elle était une « personne qui disait la vérité et qui donnait des détails de ce qui se serait passé », le témoignage de Georges Locas a soulevé un doute raisonnable dans son esprit.
En matinée et en début d'après-midi, l'homme de 65 ans a nié catégoriquement avoir embrassé, touché les seins ou la cuisse comme celle-ci l'avait allégué lors de son passage devant la cour.
« Ce n'est jamais arrivé », a répété Georges Locas à plusieurs reprises lors de son témoignage.
Toujours avec sa femme
Georges Locas a dit qu'il n'avait pas pu se retrouver seul avec la jeune fille quand elle venait garder ses enfants, qu'il était toujours avec sa femme.
« Nous faisons tout ensemble », a-t-il justifié.
Le juge a estimé que « bien qu'on puisse se poser des questions, il demeure que ce n'est pas invraisemblable ».
« On ne parle pas d'un milieu urbain où les tentations pour sortir chacun de son côté sont plus présentes que dans un milieu rural », a-t-il soulevé lors de son jugement.
Un câlin
S'il a nié les gestes reprochés par la poursuite, Georges Locas a mentionné devant la cour que le seul souvenir d'un geste inapproprié qu'il avait commis envers l'adolescente était un câlin.
Il a dit ressentir un malaise de celle-ci et ne plus jamais avoir répété le geste envers elle par la suite.
C'est de ce geste dont il a dit avoir parlé et s'être excusé auprès de ses enfants lorsque ceux-ci l'ont confronté, en 2010, au sujet des allégations de cette dernière.
Pas suffisant
Devant ces témoignages contradictoires, le juge a estimé qu'il était « fort probable que la victime alléguée ait été la cible de gestes par Georges Locas, mais qu'il était aussi possible que ce ne soit pas le cas ».
« Je me pose souvent cette question s'il est possible ou même fort possible que les faits se soient déroulés comme [la victime alléguée] le rapporte, mais ce n'est pas suffisant pour déclarer l'accusé coupable. S'il est possible que les faits se soient déroulés comme l'accusé l'a mentionné, c'est suffisant pour soulever un doute », a-t-il expliqué.
Liberté
Quand le verdict est tombé, Georges Locas, sa femme ainsi qu'une de ses filles se sont serrés dans leurs bras dans la salle de cour.
À sa sortie du palais de justice de Joliette, Georges Locas avait les yeux pleins d'eau.
« Je "shake" de partout. Je suis soulagé. Ça fait deux ans que je me sens en prison, là, c'est la liberté et je vais enfin savourer ça », a-t-il confié au Journal L'Action.
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