Carrières Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Justice

Retour

15 septembre 2017

Il a senti le coeur de sa femme arrêter de battre sous ses jambes

©Photo TC Media - Geneviève Geoffroy

JUSTICE. Le mari de la femme qui a été tuée en plein sommeil par une voiture ayant défoncé leur chambre à coucher en octobre 2014 à Saint-Alexis a senti ses derniers battements de cœur sous ses jambes, pendant qu'il était lui-même gravement blessé, a-t-il témoigné vendredi, au procès du jeune accusé d'avoir été saoul au volant au moment du drame.

Lire aussi:  Il lance un cri du cœur contre l'alcool au volant

Lire aussi: Début du procès du jeune homme accusé d'avoir causé la mort d'une mère de Saint-Alexis en plein sommeil

Lire aussi: Coincés sous au moins deux pieds de débris

Lire aussi: Mis en état d'arrestation pendant son transport en ambulance

Lire aussi: Une connaissance affirme ne pas avoir conduit la voiture de l'accusé le soir du drame

La preuve de la poursuite s'est close avec son témoignage après cinq jours d'audiences où des experts, un pompier et un policier sont venus témoigner.

C'est le dos droit, le regard ne dérogeant pas du juge que Joël Ricard a raconté la tragédie qui a changé à jamais sa vie et celle de ses trois enfants, au procès d'Anthony Bélanger, accusé de lui avoir causé des lésions corporelles et d'avoir causé la mort de sa femme, Rachelle Middleton, 36 ans, en conduisant dangereusement et en état d'ébriété, dans la nuit du 26 octobre 2014.

Au bingo

Quelques heures avant le drame, Joël Ricard avait regardé un film avec ses trois enfants et sa femme était sortie au bingo.

Il a raconté être allé se coucher vers 21 h 30, peu après ses enfants, puis s'être réveillé vers 1 h 30 pour aller à la salle de bain.

Selon son témoignage, il a alors vu sa femme étendue sur le divan en train de regarder la télévision, puis il est retourné se coucher dans leur chambre, située à l'avant de la maison, à quelques mètres du rang de la Petite-Ligne.

« Comme une pelletée de terre »

Environ deux heures après être retourné au lit, alors qu'il dormait avec sa femme, Joël Ricard s'est tout à coup senti « étouffé ».

« C'était pareil comme si je faisais un rêve comme si une pelletée de terre m'était tombée sur le corps », a-t-il raconté.

Quand il a ouvert les yeux, Joël Ricard a raconté s'être rendu compte qu'« il y avait de quoi dans la maison » et a aperçu, dans la pénombre, des débris de toutes sortes comme des briques et des jouets.  

Sa femme à ses pieds

« À ce moment-là, je ne savais pas si c'était un char, un avion, une bombe », a-t-il poursuivi.

J'ai crié: "au secours", puis j'ai entendu les enfants sauter de leurs lits du deuxième étage. J'ai demandé à mon grand où était le plus jeune et il m'a répondu qu'il était avec lui. C'est là que j'ai compris que c'était ma femme qui était à mes pieds. »

Selon lui, le plus jeune devait dormir dans sa chambre  où la voiture a arrêté sa course, mais il était finalement monté rejoindre son frère plus tôt dans la nuit ou dans la soirée.

« Il n'avait jamais fait ça et il l'a fait ce soir-là », a-t-il laissé tomber.

Trop de débris

Joël Ricard a dit avoir entendu ses enfants l'appeler et leur avoir demandé de venir enlever de la brique pour que sa femme puisse respirer, mais aucun des enfants n'a pas se rendre à lui en raison de l'importante accumulation des débris.

« Je leur ai [finalement] dit de laisser faire et d'appeler le 911. Le cœur de ma femme avait arrêté de battre sur mes jambes et je leur ai dit d'aller attendre les secours dans la cuisine », a-t-il poursuivi.

Toujours conscient

Joël Ricard a raconté être demeuré conscient depuis son réveil jusqu'à son transfert à l'hôpital Sacré-Cœur de Montréal.

Alors qu'il était pris sous les débris, il a raconté qu'il parlait, mais que ses enfants lui ont dit d'arrêter pour qu'il puisse garder son souffle.

Il a dit ne rien avoir entendu outre ses enfants et une voiture circuler sur le rang jusqu'à l'arrivée du premier pompier.

« Le temps m'a semblé énormément long [avant que les secours arrivent]. Puis, je leur ai crié " je suis ici! Venez me chercher. Laissez-le dans le char et venez me sortir d'icitte" », a-t-il dit.

Il a expliqué qu'il avait alors l'impression qu'il y avait une personne dans la voiture ayant défoncé sa maison parce que ses enfants l'avaient informé qu'une personne s'y trouvait.

« Les pompiers m'ont expliqué qu'ils allaient me sortir de là. Je leur ai dit que ma femme était morte, de faire attention, qu'elle était à mes pieds », a-t-il témoigné.

Longue réhabilitation

Joël Ricard a dû être hospitalisé pendant plusieurs semaines. À son arrivée à l'hôpital de Joliette, avant d'être transféré à l'hôpital Sacré-Cœur de Montréal, il a dit qu'il ne savait pas encore s'il allait « s'en tirer ».

Il a subi des blessures sérieuses telles que le déchirement du diaphragme, le déplacement de l'estomac dans un poumon et le déchirement de ses intestins.

Ses hanches ont aussi été « cassées comme un livre ouvert », a-t-dit.

Il a pu retourner chez lui après le temps des Fêtes parce que, a-t-il dit, il voulait être avec ses enfants.

Joël Ricard vit encore aujourd'hui avec des séquelles de l'accident.

Le procès d'Anthony Bélanger doit se poursuivre en novembre.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web - Caméléon Média