Justice
Retour12 septembre 2017
Coincés sous au moins deux pieds de débris
©Photo - gracieuseté
JUSTICE. La mère de famille tuée en plein sommeil en octobre 2014 à Saint-Alexis et son mari sont demeurés coincés sous au moins deux pieds de débris pendant plusieurs minutes avant d'être extirpés de leur fâcheuse position après qu'une voiture ait défoncé leur maison et soit atterrie dans leur chambre à coucher. C'est ce que le premier pompier intervenu sur les lieux est venu raconter, mardi, au procès du jeune homme de Sainte-Julienne, accusé d'avoir causé le tragique évènement alors qu'il aurait été saoul au volant.
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« Il y avait facilement deux pieds de débris avant d'accéder aux personnes », a mentionné le pompier de la MRC de Montcalm, Philippe Éthier, lors de son témoignage au procès d'Anthony Bélanger.
En arrêt cardiorespiratoire
Selon le pompier, l'impact de la voiture a causé tellement de débris dans la maison du rang de la Petite-Ligne qu'il a fallu environ 15 minutes aux pompiers avant d'être en mesure d'extirper Rachelle Middleton des multiples décombres formés de morceaux de bois, de brique, de tissus, de plâtre, etc.
Il a ajouté que la mère de trois enfants était déjà en arrêt cardiorespiratoire lorsque les pompiers ont réussi à l'y en sortir.
« On voyait un bout de matelas [devant et sous le devant du véhicule]. L'homme était en dessous du matelas, comme s'il avait été enroulé dedans et la femme était de biais avec lui, en dessous des débris », a-t-il raconté.
Selon lui, c'est sa caméra thermique ainsi que la voix d'un homme qui lui ont permis de se rendre jusqu'au couple, non sans embûches.
« On est en dessous de l'auto! On est en avant du char, on est pris », a-t-il dit avoir entendu crier.
Des débris jusqu'aux portières
Le pompier a affirmé avoir dû marcher sur la voiture, de l'arrière vers l'avant, pour se rendre au couple pris à l'avant du véhicule parce qu'il y avait, selon lui, trop débris autour. Selon lui, les débris s'accumulaient jusqu'à environ la moitié des portières de chaque côté de la voiture.
« Il était impossible de passer du côté conducteur ou du côté passager », a-t-il répété à plusieurs reprises lors de son témoignage.
Selon lui, Joël Ricard était conscient quand les pompiers lui ont porté secours, mais « il criait de douleurs ».
Signaux des enfants
Le pompier a aussi raconté qu'après avoir reçu l'appel d'urgence, vers 3h45, il s'est rapidement mis au volant de son véhicule d'urgence. Selon lui, deux des enfants du couple se trouvaient sur le balcon avant et lui ont fait des signes quand ils l'ont vu circuler devant leur demeure.
« Je cherchais une voiture qui était supposément rentrée dans un solage de maison, donc quand je suis arrivé à l'adresse, je ne voyais pas ça et j'ai continué, puis j'ai eu la confirmation de l'adresse et, en reculant, j'ai vu deux enfants en bas âge faire des signes et là, j'ai vu le véhicule complètement enfoncé dans la maison », a-t-il expliqué.
Du côté passager
Philippe Éthier a affirmé avoir vu une personne assise dans la voiture, du côté passager, lors de son arrivée sur les lieux.
« Je suis dans le char, venez me chercher », aurait crié celle-ci à Philippe Éthier qui venait de s'identifier sur la scène de crime comme pompier.
Lors de son intervention, le pompier affirme avoir vu cette personne se mouvoir du siège avant passager aux sièges arrière, et tenter de sortir de la voiture.
Une odeur d'alcool
Ce sont finalement les pompiers qui l'ont sortie de l'habitacle après avoir secouru le couple.
Selon Philippe Éthier, ils ont défoncé la serrure de la porte arrière du côté conducteur avec un outil de désincarcération.
En salle de cour, le pompier a identifié Anthony Bélanger comme étant la personne qui a été sortie du véhicule par les sapeurs.
« J'ai senti une odeur d'alcool quand je me suis retrouvé nez à nez avec [Anthony Bélanger] quand il est sorti du véhicule », a mentionné Philippe Éthier.
Anthony Bélanger a été conduit à l'hôpital, mais il a pu sortir deux jours plus tard. Il a par la suite été arrêté puis accusé. Il a pu recouvrir sa liberté jusqu'à la tenue de son procès moyennement de sévères conditions et une caution de 10 000 $.
Son procès doit se poursuivre mercredi.
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